Passé d’une fabrique

La cité d’artistes de Grigny, avant de devenir un lieu de création artistique, constituait une figure de l’histoire de cette ville, par son activité. D’abord faïencerie, jusqu’en 1958, est devenue fromagerie jusqu’en 2005…


faïencerie

Les faïenceries de Grigny

Les faïenceries « PRECIEUX » (les Arboras)

1856 Fondation par Eustache Camille Jules Précieux d’une manufacture de porcelaines à feu. (grès blanc)
1869 Victor Précieux, dit « Paul », puis sa veuve.
1920 Reprise de l’établissement par E. Rolland et Durand de Solaize.
1928 L’établissement tombe aux mains de Bouillat qui s’associe avec Blanc.
1944 Destruction par les bombardements.
1958 Electrification des cuissons, apparition de la porcelaine translucide.
1960 Fin des activités. Reprise d’une partie des productions à cuisson à l’électricité à Saint Uze. Fin 1962.

 

 

 

 

 

 

(source: « les amis du vieux Grigny »)

Caractéristiques : Production au moule de plâtre avec coulée de barbotine. Les produits « PRECIEUX » sont à l’usage des particuliers, des établissements collectifs, des congrégations et des professionnels des métiers de bouche. La mémoire collective locale a oublié ces produits très répandus il y a peu…

Les faïenceries de Grigny

La Première faïencerie s’ouvre en 1829. Elle est fondée par la famille Decean, originaire d’Harfleur (près du Havre). 
L’ouverture de la première ligne de chemin de fer de France, entre St Etienne et Lyon permettait le transport rapide et économique des fabrications et celui du combustible, le charbon. Car Grigny fut pratiquement la première faïencerie de France à utiliser ce procédé de cuisson, difficile à mettre en oeuvre, mais particulièrement économique.

Le Rhône répondait au besoin en eau lors de la fabrication et permettait des débouchés de vente vers de nombreuses grandes villes. Enfin, les frais d’installation à Grigny étaient moins importants qu’à Lyon,
où le prix des terrains s’était envolé à l’annonce de l’ouverture de la voie de chemin de fer.
Ils ont été récompensés par plusieurs médailles (de bronze en 1834, d’argent en 1839, …)
aux Expositions Nationales de l’Art et de l’Industrie, qui devinrent plus tard, les célèbres Expositions Universelles.
Peut-être ont-ils vu trop grand en ouvrant une seconde faïencerie en 1838.
Mais surtout, ils ont continué à produire en plus de la « faïence fine », de la porcelaine tendre.

Ils ont fait faillite en 1841. Ils ont gardé grâce à un montage financier familial la première usine, qui, malgré une exceptionnelle médaille à l’exposition universelle de 1855 à Paris, finit par vivoter et par fermer. On ne connaît pas la date exacte de fermeture. On peut seulement l’estimer entre 1860 et 1880. La deuxième usine habilement gérée par ses directeurs successifs continua à produire jusqu’en 1951, puis son activité fut transférée à Thonon les Bains (Haute Savoie) par ses derniers propriétaires les frères Labrut. Enfin, vers 1880, Pelletier fonda une troisième faïencerie où il fabriquait des grès. En 1896, l’entreprise fut reprise par Vital Bory, qui la nomma « Faïencerie Lyonnaise ».

Il fabriquait de la « Faïence Fine », comme les « Decean », de bonne qualité, mais surtout à des prix particulièrement  bas.

La guerre de 1914-1918 fit cesser toute activité. Celle-ci ne repris qu’en 1920, sous le nom de « Faïencerie Nouvelle de Givors », pour ne fermer définitivement qu’en 1958, malgré ses quelques 250 employés. Cette dernière dénomination de l’usine a longtemps fait croire qu’elle était implantée à Givors; alors qu’elle était certes, dans un quartier très proche de cette ville, mais encore sur la commune de Grigny.

M-C Nusdorfer

Complément

Vers 1830, dans une petite ville du Rhône, Arboras, Decaen lance une affaire de faïence fine. Neuf ans plus tard, il lui annexe une fabrique des environs, Grigny. En 1867, les nouveaux propriétaires de Grigny sont Duneault-Motte.

Decaen est un novateur, l’un des premiers à cuire à la houille; il fait progresser pâte et vernis et utilise le kaolin des environs pour des porcelaines dures et tendres. Les pièces sont d’abord très sobres : sans décor, ses coupes carrées à bord lobé, ses aiguières ne valent que par l’élégance de leurs formes. Puis le fabricant imite les Anglais « jusque dans la perfection de leurs formes grotesques ». Les pièces les plus courantes sont ornées de la mince guirlande bleue, à la manière des porcelaines de Tournai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

faïences « le précieux »

fromagerie

Fromagerie

Quand la faïencerie arrête ses activités, et l’usine est vendue aux Établissements Bourdin, qui construit alors des frigos, attenants à l’usine.

Les usines Bourdin ont deux sites : à Echalas, et à Grigny, où le fromage est fabriqué.
En 1969, la Société Bourdin fusionne avec la Société Buillat-Blanc.

En 1972, est créée une Union de coopératives agricoles, qui deviendra UNION SCOFF.

En 2005, UNION SCOFF devient VALCREST, dont le sigle est SCOFF.

En …. VALCREST cesse ses activités à Grigny, et loue les bureaux à Ugines France. (Négociant, Aciers inoxydables et spéciaux)

VALCREST fabrique toujours du fromage, mais dans la Drôme, à Crest, et dans le Rhône, à Tarare et Ouroux.
Sont notamment vendus, sous les marques Bourdin, Crest et Valcrest, les fromages Brousse, St-Marcellin, St-Félicien, Tommes, Briques, Chèvre chaud…

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